Les dates marronniers : outils pertinents ou risque de noyade pour les référent.es D&I ?

Publié le Vendredi 20 janvier 2023

Les dates marronniers sont ces dates qui reviennent chaque année dans le calendrier et marquent une cause ou un événement fort : le pride month, la journée internationale contre les violences faites aux femmes etc. Elles font souvent partie du quotidien des référents et référentes D&I. 

  • Quel est leur intérêt ?  
  • Comment bien les utiliser ?  
  • Comment s’assurer de maintenir l’intérêt au-delà des temps forts ? 

Tanguy de Belair, Directeur de l’inclusion & de la diversité chez VINCI et Lucie Heudier, HR Business Partner France chez SThree nous donnent leur avis. 

Tanguy de Belair de VINCI et Lucie Heudier de SThree s’accordent pour dire que les dates marronniers sont l’occasion de faire le point sur l'ambition et les réalisations de l'organisation sur un sujet et d’avoir plus d’impact pour communiquer sur les évènements. Lucie Heudier note également que pour certaines dates, comme le 8 mars, il est compliqué pour une organisation de ne rien proposer car il existe une attente des collaborateurs et collaboratrices. 

Pour Tanguy de Belair, la date marronnier est un prétexte à rappeler où en est l’organisation et où elle souhaite aller. Elle doit rester un outil pour favoriser les transformations organisationnelles et l’organisation n’a pas pour but de porter les causes militantes qui peuvent être attachées à ces dates.  

Par exemple, VINCI n’a pas communiqué sur la journée de lutte contre les discriminations et violences subies par les personnes LGBTI+ mais sur le fait que l’organisation a été le 1er groupe du CAC40 à publier dans son rapport annuel des analyses d'effectifs distribuées en 3 genres et que en 2021, l'annuaire global monde du Groupe VINCI a offert un choix de civilités non binaires. Pas de rainbow flags, donc, mais la mise en avant d’actions concrètes.  

Pour Lucie Heudier, ces dates peuvent aussi permettre de communiquer sur des sujets peu traités en entreprise et représenter une “accroche” pour continuer à travailler le sujet à plus long terme.  

Par exemple, pour la journée de la Terre, SThree a proposé un défi à ses collaborateurs et collaboratrices pour mesurer leur empreinte carbone. 

La HR Business Partner de SThree pense également qu’elles sont un outil pour les référents et référentes D&I, notamment sur l’anticipation d’un calendrier d’évènements sur l’année et dans l’apport de nombreux partenariats facilitant l’organisation de ces évènements (par exemple, Vendredi réalise chaque mois des challenges en lien avec les dates marronniers). Pour autant, elle attire l’attention sur le fait que la date marronnier n’est pas un levier de différenciation en termes de communication : les organisations qui sont moins connues du grand public peuvent être noyées dans la masse des communications. SThree a d’ailleurs décidé de sensibiliser à l’emploi des personnes en situation de handicap en février (et non en novembre) pour être plus visibles.   

Tanguy de Belair appuie sur l’importance de déployer des plans d’action en continu, au-delà des dates marronniers. Ces dernières doivent être des points d’étapes où on réalise un bilan. 

Lucie Heudier ajoute qu’il ne faut pas organiser trop d’évènements dans l’année au risque de lasser les collaborateurs et collaboratrices. Sélectionner 3 ou 4 sujets à traiter et varier les formats peut permettre de conserver l’intérêt. Elle s’accorde avec Tanguy de Belair sur l’importance de traiter les sujets sur le temps long : SThree s’est appuyé sur la semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées pour lancer ses initiatives mais continue la sensibilisation tout au long de l’année. 

 

Plus sur ce sujet : retrouvez notre article Cinq bonnes raisons de suivre les dates marronniers